RE-REFLECTING ON...
CIRCA art actuel — Decembre 17th, 2016
Espace 444 - 372 Sainte-Catherine Ouest (Belgo), Montréal, QC.

Live-streamed and Live in gallery durational performance

Duration : 5 hrs

fr.:
La table est l’espace nappé sous lequel le processus se déploie. La durée s’étire, irréversible malgré la répétition qui n’est jamais le retour du même, mais qui est de même : la différence produite par l’acte mutant. L’improvisation performative saisit en actes l’émergence d’événements imprévisibles pour mieux transformer les cellules obsessionnelles qui reviennent peuplées autrement de tous ces gestes et objets horizontalement disposés sous la table. En dessous, l’horizon des corps est flou. Une bouche-gâteau brouille l’espace limitrophe qui distingue les sujets et les objets. L’orifice troué dans le melon permet une meilleure pénétration au seuil d’une différenciation ontogénétique qui fonctionne sur le mode de l’hétérogénéisation. Un amoncellement brillant reflète la potentialité de la médiation alors que des souffles-ballons réalisent le pneuma d’un univers pluriel.

À l’écran, elle se montre cachée. Si le dispositif dévoile partiellement ce qui est invisible, il exacerbe surtout l’insaisissabilité de son corps et de ces objets transformés par la médiation. Les sources altérées par la captation se manifestent en tant qu’objets hermétiques, et ce, nonobstant l’illusion d’accessibilité générée par le dispositif. Ici, l’éloignement règne précisément là où le regard sur les choses devient l’espace d’une rencontre espérée. Au lointain s’approche, telle une asymptote, la ligne d’horizon de tous ces corps brillants et dégoulinants attirée par la force gravitationnelle. Ils rampent au sol, arpentent les surfaces et s’exécutent à accueillir les contingences entre ce qu’ils engendrent clandestinement et ce qu’ils deviennent à travers leur projection.

eng.:
The table is a layered space. Underneath, processes unfold. Duration is stretched out, irreversible, despite repetition that is not a repetition, not a recurrence of the same. This repetition is the difference produced through acts of mutation. Performative improvisation brings into acthood the occurrence of unforeseeable events, transforming obsessively homing cells, inhabited anew by the living-dead nature of gestures and objects on the table-horizon. Underneath, the body-horizon goes out of focus. A cake-mouth chews up the boundary between subject and object. The melon-orifice dilates, offers itself up to be penetrated on the threshold of being coming into being. Heterogeneity bubbles up around it. The pile gleams, reflecting the potentiality of coming between. Pumps exhale the Pneuma of the multiverse. This multiverse.

On the screen, she appears to be hidden. The setup partially reveals the invisible, but above all amplifies ungraspability: her body, the mediation-transformed objects. Despite ostensible accessibility, we see video-mutated origins for what they are: already inaccessible Others. Looking hopes for a space of encounter, but this space is already filled with distancing. Far-off horizons approach in an infinite curvature of gleaming and dripping bodies. Held down by gravity, they crawl and slither over surfaces, welcoming contingency into the space between their secret offspring and the discharging and projecting entities they have become in the spawning.

Text : Alexandre St-Onge
French to english translation : Simon Brown

Documentation : Paul Litherland, Guy L'Heureux (1,8,9)
Cover image : Bardot + Vichy, Nadège Grebmeier Forget 2016 (for self-published fanzine including above text and other images)